« Je dois te dire ceci, Job : là, tu n’as pas raison.
En effet, Dieu est plus grand que les humains.
Alors pourquoi lui faire des reproches
parce qu’il ne répond pas aux questions que tu lui poses ?
*
« Pourtant Dieu parle de différentes manières,
mais personne n’y fait attention.
Il parle la nuit par des rêves, par des visions,
quand un profond sommeil saisit les humains,
et qu’ils dorment sur leur lit.
« Il ouvre leurs oreilles,
il les avertit une bonne fois pour toutes :
il veut détourner les humains de leurs manières d’agir
et les empêcher d’être orgueilleux.
Ainsi, il préserve leur vie de la tombe,
il les empêche de suivre le couloir qui conduit au monde des morts.
*
« Mais Dieu corrige aussi l’être humain
par la maladie qui le garde couché :
alors il tremble de fièvre sans arrêt,
il est dégoûté de la nourriture,
il n’a plus d’appétit pour les bons plats.
Il est très maigre.
On ne voit plus que ses os.
Il a déjà un pied dans la tombe,
sa vie est au pouvoir de ceux qui font mourir.
« Mais un ange se trouve peut-être près de ce malade,
un intermédiaire de Dieu pris entre mille, qui lui rappelle son devoir.
L’ange a pitié de lui et dit à Dieu :
“Évite-lui de descendre dans la tombe :
j’ai trouvé le moyen de le délivrer.”
*
« Alors le malade retrouve des forces neuves,
il revient à la période de sa jeunesse.
Il prie Dieu qui l’écoute avec bonté.
Il se présente devant lui avec joie, parce que Dieu l’a sauvé.
« Il se met à chanter devant tout le monde en disant :
“J’étais coupable, je n’avais pas respecté les lois.
Mais Dieu ne m’a pas puni comme je le méritais.
Il m’a évité de descendre dans la tombe,
je suis bien vivant et je vois la lumière.”
*
« Dieu accomplit tout cela pour les humains,
et il le fait souvent.
Il veut ainsi arracher leur vie à la tombe
et faire briller sur eux la lumière des vivants.
« Sois attentif, Job, écoute-moi bien.
Tais-toi, j’ai encore à te parler.
Si tu as quelque chose à dire, réponds-moi.
Parle, car je voudrais te donner raison.
Si tu n’as rien à dire, écoute-moi.
Garde le silence, et je t’apprendrai la sagesse. »