Tu te disais:
«Je monterai jusqu'au ciel,
je hisserai mon trône
plus haut que les étoiles de Dieu,
je siégerai sur la montagne
où les dieux tiennent leur conseil,
à l'extrême nord.
Je monterai au sommet des nuages,
je serai l'égal du Dieu très-haut.»
Mais c'est au monde des morts,
jusqu'au fond de la fosse,
que tu as dû descendre.
Ceux qui t'y voient venir
t'observent attentivement,
ils te regardent fixement:
«Est-ce bien ça, demandent-ils,
l'homme qui faisait trembler la terre,
mettait à mal les royaumes,
changeait le monde en désert,
rasait les villes
et refusait de libérer ses prisonniers?»
Tous les rois des nations, oui tous
ont l'honneur de reposer
chacun dans son tombeau.
Mais toi, tu es jeté dehors,
on t'a privé de tombe,
comme un enfant mort-né
qui fait horreur,
comme un cadavre piétiné.
Tu es couvert de tués,
de gens massacrés.
Ils sont descendus jusqu'aux dalles
qui pavent le fond de la fosse,
mais tu ne les rejoindras pas
au cimetière,
car tu as ruiné ton pays,
tu as saigné ton peuple.
Plus jamais on ne prononcera
le nom de ta race criminelle.
Préparez le massacre des fils
pour les crimes de leurs pères,
de peur qu'ils ne se relèvent
pour reconquérir la terre
et la couvrir de villes.
«Je me dresserai contre les Babyloniens, déclare le Seigneur de l'univers, je supprimerai le nom de Babylone, et toute trace d'elle, toute descendance. Je ferai d'elle un marécage, le domaine des butors. Je l'éliminerai à grands coups de balai, déclare le Seigneur de l'univers.»
Le Seigneur de l'univers
a fait ce serment:
«Je le jure, ce que j'ai prévu,
c'est ce qui arrivera;
ce que j'ai décidé,
voilà ce qui se produira!
Je briserai la puissance assyrienne
dans mon propre pays;
sur mes montagnes je la piétinerai.
Elle imposait aux miens
le joug de sa domination,
je la ferai disparaître.
Elle avait chargé leurs épaules
d'un fardeau pesant,
je les en débarrasserai.»
Telle est la décision
que le Seigneur a prise
pour toute la terre,
et la menace qu'il adresse
à toutes les nations.
Quand le Seigneur de l'univers
a pris une décision,
qui pourrait la faire échouer?
Quand il menace du poing,
qui pourrait l'en détourner?
Ce message date de l'année où mourut le roi Ahaz.
Vous tous, Philistins,
le bâton qui vous frappait
a beau être brisé,
ne vous en réjouissez pas.
Car du cadavre du serpent
naîtra un autre serpent
plus dangereux encore,
et de son œuf sortira
un dragon volant.
Les plus misérables seront alors
comme un troupeau au pâturage,
les malheureux auront enfin
repos et sécurité.
Mais toi, Philistie,
l'ennemi te fera dépérir
jusqu'à la racine en t'affamant,
il massacrera tes survivants.
Vous, les villes fortifiées,
entonnez une complainte
et poussez des cris.
L'ensemble de la Philistie
a perdu tout courage:
un nuage de fumée
arrive en effet du nord.
Chez l'ennemi, personne
n'est absent au rassemblement.
Que faut-il répondre
aux envoyés des Philistins?
– Ceci: le Seigneur lui-même
a fondé Sion;
c'est là que les pauvres de son peuple
trouveront un refuge sûr.