Genèse 3
3
L'homme et la femme chassés du jardin d'Éden
Drame au jardin des délices
(Genèse 3.1-6)
Si tout est très bon (1.31), équilibré, d'où viennent la mort, les statuts inégaux entre l'homme et la femme, la dureté du travail, les souffrances ? Pour répondre, la Bible utilise des symboles de l'antique Orient : la plante qui donne la vie et le serpent, supposé détenteur de sagesse et de pouvoirs surnaturels. Mais le serpent n'est ici qu'une créature qui incite la femme et son mari à rompre avec Dieu, en déformant sa Parole, en minant la confiance. Pour la femme, l'arbre interdit a pris la place centrale de l'arbre de vie (2.9), signe de l'attrait qu'il exerce sur elle. La désobéissance naît de la convoitise, le désir de s'approprier ce qui est à Dieu sans attendre de le recevoir de lui.
1Le serpent était le plus rusé de tous les animaux sauvages que le Seigneur avait faits. Il demanda à la femme : « Est-ce vrai que Dieu vous a dit : “Vous ne devez manger aucun fruit du jardin#3.1 Le serpent: comparer Apoc 12.9 ; 20.2. – Vous ne devez manger aucun fruit: autre traduction Vous ne devez pas manger de tous les fruits.” ? » 2La femme répondit au serpent : « Nous pouvons manger les fruits du jardin. 3Mais quant aux fruits de l'arbre qui est au centre du jardin, Dieu nous a dit : “Vous ne devez pas en manger, pas même y toucher, de peur d'en mourir.” » 4Le serpent répliqua : « Pas du tout, vous ne mourrez pas. 5Mais Dieu le sait bien : dès que vous en aurez mangé, vous verrez les choses telles qu'elles sont, vous serez comme lui, capables de savoir ce qui est bon ou mauvais. »
6La femme vit que les fruits de l'arbre étaient agréables à regarder, qu'ils devaient être bons et qu'ils donnaient envie d'en manger pour acquérir un savoir plus étendu. Elle en prit un et en mangea. Puis elle en donna à son mari, qui était avec elle, et il en mangea, lui aussi. 7Alors ils se virent tous deux tels qu'ils étaient, ils se rendirent compte qu'ils étaient nus. Ils attachèrent ensemble des feuilles de figuier, et ils s'en firent chacun une sorte de pagne.
Des relations faussées
(3.7-19)
La désobéissance affecte toutes les relations de l'homme. Dieu, perçu comme un concurrent trop fort, lui inspire la peur. Exilé de la place que Dieu lui avait assignée (2.8), il cultive un sol devenu hostile. L'harmonie avec son conjoint fait place à un rapport de domination.
8Le soir, quand souffle la brise, l'homme et la femme entendirent le Seigneur se promener dans le jardin. Ils se cachèrent de lui parmi les arbres. 9Le Seigneur Dieu appela l'homme et lui demanda : « Où es-tu ? » 10L'homme répondit : « Je t'ai entendu dans le jardin. J'ai eu peur, car je suis nu, et je me suis caché. » – 11« Qui t'a appris que tu étais nu, demanda le Seigneur Dieu ; aurais-tu goûté au fruit que je t'avais défendu de manger ? » 12L'homme répliqua : « C'est la femme que tu m'as donnée pour compagne ; c'est elle qui m'a donné ce fruit, et j'en ai mangé. »
13Le Seigneur Dieu dit alors à la femme : « Pourquoi as-tu fait cela ? » Elle répondit : « Le serpent m'a trompée, et j'ai mangé du fruit#3.13 Comparer 2 Cor 11.3 ; 1 Tim 2.14.. »
14Alors le Seigneur Dieu dit au serpent :
« Puisque tu as fait cela, je te maudis.
Seul de tous les animaux
tu devras ramper sur ton ventre
et manger de la poussière
tous les jours de ta vie.
15Je mettrai l'hostilité entre la femme et toi,
entre sa descendance et la tienne.
La sienne t'écrasera la tête,
tandis que tu la mordras au talon#3.15 Comparer Apoc 12.17.. »
16Le Seigneur dit ensuite à la femme :
« Je rendrai tes grossesses pénibles,
tu souffriras pour mettre au monde tes enfants.
Tu te sentiras attirée par ton mari,
mais il dominera sur toi. »
Une créature déchue ?
(3.17-19)
Le récit du chap. 3 est traditionnellement appelé celui de la « chute ». Mais la sentence du v. 19 ne signifie pas que l'homme soit déchu d'un statut antérieur d'immortalité. L'homme n'a été créé ni mortel, ni immortel en soi. La permanence de sa vie dépend de l'accès au fruit du premier arbre, autrement dit de sa relation à Dieu (3.22).
17Il dit enfin à l'homme : « Tu as écouté la suggestion de ta femme et tu as mangé le fruit que je t'avais défendu.
Eh bien, par ta faute,
le sol est maintenant maudit.
Tu auras beaucoup de peine
à en tirer ta nourriture
pendant toute ta vie ;
18il produira pour toi
épines et chardons.
Tu devras manger
ce qui pousse dans les champs#3.18 V. 17-18 : comparer Hébr 6.8. ;
19tu gagneras ton pain
à la sueur de ton front,
jusqu'à ce que tu retournes à la terre
dont tu as été tiré.
Car tu es fait de poussière,
et tu retourneras à la poussière. »
20L'homme, Adam, nomma sa femme Ève, c'est-à-dire Vie, car elle est la mère de tous les vivants. 21Le Seigneur fit à l'homme et à sa femme des vêtements de peaux de bête et les en habilla. 22Puis il se dit : « Voilà que l'homme est devenu comme un dieu, pour ce qui est de savoir ce qui est bon ou mauvais. Il faut l'empêcher maintenant d'atteindre aussi l'arbre de la vie ; s'il en mangeait les fruits, il vivrait indéfiniment#3.22 Comparer Apoc 22.14.. » 23Le Seigneur Dieu renvoya donc l'homme du jardin d'Éden, pour qu'il aille cultiver le sol dont il avait été tiré. 24Puis, après l'en avoir expulsé, le Seigneur plaça des chérubins en sentinelle devant le jardin d'Éden. Ceux-ci, armés de l'épée flamboyante et tourbillonnante, devaient garder l'accès de l'arbre de la vie.
De la Genèse à l'Apocalypse
(3.20-24)
Le mot hébreu adam est parfois traduit par « être humain » (1.27 ; 2.7), parfois par « homme » (2.15 ; 3.10). Ici, il devient un nom propre, Adam, car la femme porte désormais le sien : Ève, « la Vie ». Ce nom atteste que même si la mort fait partie de l'existence humaine, la vie donnée et protégée par Dieu, se transmettra toujours, permettant la victoire finale sur le mal (Apoc 12.9-17). Le chemin de l'arbre de vie n'est pas fermé à jamais : la fin de la Bible chrétienne redonne accès à cet arbre symbolique de la vie que Dieu propose à l'homme (Apoc 2.7 ; 22.14, 19). L'évocation du paradis perdu ne veut pas provoquer la nostalgie d'un âge d'or à jamais perdu, mais l'attente d'une création délivrée du mal.
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Société biblique française – Bibli'O, 2004
Genèse 3
3
L'homme et la femme chassés du jardin d'Éden
Drame au jardin des délices
(Genèse 3.1-6)
Si tout est très bon (1.31), équilibré, d'où viennent la mort, les statuts inégaux entre l'homme et la femme, la dureté du travail, les souffrances ? Pour répondre, la Bible utilise des symboles de l'antique Orient : la plante qui donne la vie et le serpent, supposé détenteur de sagesse et de pouvoirs surnaturels. Mais le serpent n'est ici qu'une créature qui incite la femme et son mari à rompre avec Dieu, en déformant sa Parole, en minant la confiance. Pour la femme, l'arbre interdit a pris la place centrale de l'arbre de vie (2.9), signe de l'attrait qu'il exerce sur elle. La désobéissance naît de la convoitise, le désir de s'approprier ce qui est à Dieu sans attendre de le recevoir de lui.
1Le serpent était le plus rusé de tous les animaux sauvages que le Seigneur avait faits. Il demanda à la femme : « Est-ce vrai que Dieu vous a dit : “Vous ne devez manger aucun fruit du jardin#3.1 Le serpent: comparer Apoc 12.9 ; 20.2. – Vous ne devez manger aucun fruit: autre traduction Vous ne devez pas manger de tous les fruits.” ? » 2La femme répondit au serpent : « Nous pouvons manger les fruits du jardin. 3Mais quant aux fruits de l'arbre qui est au centre du jardin, Dieu nous a dit : “Vous ne devez pas en manger, pas même y toucher, de peur d'en mourir.” » 4Le serpent répliqua : « Pas du tout, vous ne mourrez pas. 5Mais Dieu le sait bien : dès que vous en aurez mangé, vous verrez les choses telles qu'elles sont, vous serez comme lui, capables de savoir ce qui est bon ou mauvais. »
6La femme vit que les fruits de l'arbre étaient agréables à regarder, qu'ils devaient être bons et qu'ils donnaient envie d'en manger pour acquérir un savoir plus étendu. Elle en prit un et en mangea. Puis elle en donna à son mari, qui était avec elle, et il en mangea, lui aussi. 7Alors ils se virent tous deux tels qu'ils étaient, ils se rendirent compte qu'ils étaient nus. Ils attachèrent ensemble des feuilles de figuier, et ils s'en firent chacun une sorte de pagne.
Des relations faussées
(3.7-19)
La désobéissance affecte toutes les relations de l'homme. Dieu, perçu comme un concurrent trop fort, lui inspire la peur. Exilé de la place que Dieu lui avait assignée (2.8), il cultive un sol devenu hostile. L'harmonie avec son conjoint fait place à un rapport de domination.
8Le soir, quand souffle la brise, l'homme et la femme entendirent le Seigneur se promener dans le jardin. Ils se cachèrent de lui parmi les arbres. 9Le Seigneur Dieu appela l'homme et lui demanda : « Où es-tu ? » 10L'homme répondit : « Je t'ai entendu dans le jardin. J'ai eu peur, car je suis nu, et je me suis caché. » – 11« Qui t'a appris que tu étais nu, demanda le Seigneur Dieu ; aurais-tu goûté au fruit que je t'avais défendu de manger ? » 12L'homme répliqua : « C'est la femme que tu m'as donnée pour compagne ; c'est elle qui m'a donné ce fruit, et j'en ai mangé. »
13Le Seigneur Dieu dit alors à la femme : « Pourquoi as-tu fait cela ? » Elle répondit : « Le serpent m'a trompée, et j'ai mangé du fruit#3.13 Comparer 2 Cor 11.3 ; 1 Tim 2.14.. »
14Alors le Seigneur Dieu dit au serpent :
« Puisque tu as fait cela, je te maudis.
Seul de tous les animaux
tu devras ramper sur ton ventre
et manger de la poussière
tous les jours de ta vie.
15Je mettrai l'hostilité entre la femme et toi,
entre sa descendance et la tienne.
La sienne t'écrasera la tête,
tandis que tu la mordras au talon#3.15 Comparer Apoc 12.17.. »
16Le Seigneur dit ensuite à la femme :
« Je rendrai tes grossesses pénibles,
tu souffriras pour mettre au monde tes enfants.
Tu te sentiras attirée par ton mari,
mais il dominera sur toi. »
Une créature déchue ?
(3.17-19)
Le récit du chap. 3 est traditionnellement appelé celui de la « chute ». Mais la sentence du v. 19 ne signifie pas que l'homme soit déchu d'un statut antérieur d'immortalité. L'homme n'a été créé ni mortel, ni immortel en soi. La permanence de sa vie dépend de l'accès au fruit du premier arbre, autrement dit de sa relation à Dieu (3.22).
17Il dit enfin à l'homme : « Tu as écouté la suggestion de ta femme et tu as mangé le fruit que je t'avais défendu.
Eh bien, par ta faute,
le sol est maintenant maudit.
Tu auras beaucoup de peine
à en tirer ta nourriture
pendant toute ta vie ;
18il produira pour toi
épines et chardons.
Tu devras manger
ce qui pousse dans les champs#3.18 V. 17-18 : comparer Hébr 6.8. ;
19tu gagneras ton pain
à la sueur de ton front,
jusqu'à ce que tu retournes à la terre
dont tu as été tiré.
Car tu es fait de poussière,
et tu retourneras à la poussière. »
20L'homme, Adam, nomma sa femme Ève, c'est-à-dire Vie, car elle est la mère de tous les vivants. 21Le Seigneur fit à l'homme et à sa femme des vêtements de peaux de bête et les en habilla. 22Puis il se dit : « Voilà que l'homme est devenu comme un dieu, pour ce qui est de savoir ce qui est bon ou mauvais. Il faut l'empêcher maintenant d'atteindre aussi l'arbre de la vie ; s'il en mangeait les fruits, il vivrait indéfiniment#3.22 Comparer Apoc 22.14.. » 23Le Seigneur Dieu renvoya donc l'homme du jardin d'Éden, pour qu'il aille cultiver le sol dont il avait été tiré. 24Puis, après l'en avoir expulsé, le Seigneur plaça des chérubins en sentinelle devant le jardin d'Éden. Ceux-ci, armés de l'épée flamboyante et tourbillonnante, devaient garder l'accès de l'arbre de la vie.
De la Genèse à l'Apocalypse
(3.20-24)
Le mot hébreu adam est parfois traduit par « être humain » (1.27 ; 2.7), parfois par « homme » (2.15 ; 3.10). Ici, il devient un nom propre, Adam, car la femme porte désormais le sien : Ève, « la Vie ». Ce nom atteste que même si la mort fait partie de l'existence humaine, la vie donnée et protégée par Dieu, se transmettra toujours, permettant la victoire finale sur le mal (Apoc 12.9-17). Le chemin de l'arbre de vie n'est pas fermé à jamais : la fin de la Bible chrétienne redonne accès à cet arbre symbolique de la vie que Dieu propose à l'homme (Apoc 2.7 ; 22.14, 19). L'évocation du paradis perdu ne veut pas provoquer la nostalgie d'un âge d'or à jamais perdu, mais l'attente d'une création délivrée du mal.
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