Genèse 4

4
Caïn et Abel
1De son union avec Adam, son mari, Ève devint enceinte. Elle mit au monde Caïn et dit alors : « J'ai fait un homme grâce au Seigneur#4.1 j'ai fait: autre traduction j'ai acquis. En hébreu le verbe traduit ici par j'ai fait a une consonance proche de celle du nom de Caïn. Ce genre de jeu de mots est fréquent dans l'AT (voir Gen 29.32, 33, 34, etc.).. » 2Elle donna aussi le jour au frère de Caïn, Abel.
Abus de pouvoir
(4.1-7)
Ève enfante un fils à qui elle donne le nom de Caïn, qui évoque l'acquisition, la possession : « J'ai fait un homme… » (v. 1). Le nom d'Abel signifie « fumée, vapeur », comme s'il comptait moins que son aîné. Mais être l'aîné ne donne pas tous les droits : Dieu se joue des logiques humaines et soutient les cadets comme Isaac, Jacob, David, etc. La colère de Caïn prouve qu'il pensait le contraire. Le choix de Dieu n'exclut toutefois pas Caïn, bénéficiaire d'une promesse de victoire possible sur le péché qui sépare des autres et de Dieu.
Abel fut berger, et Caïn cultivateur. 3Au bout d'un certain temps, Caïn apporta des produits de la terre en offrande pour le Seigneur. 4Abel, de son côté, apporta en sacrifice des agneaux premiers-nés de son troupeau, dont il offrit au Seigneur les meilleurs morceaux. Le Seigneur accueillit favorablement Abel et son offrande#4.4 Comparer Hébr 11.4., 5mais non pas Caïn et son offrande. Caïn en éprouva un profond dépit ; il faisait triste mine. 6Le Seigneur lui dit : « A quoi bon te fâcher et faire si triste mine ? 7Si tu réagis comme il faut, tu reprendras le dessus ; sinon, le péché est comme un monstre tapi à ta porte. Il désire te dominer, mais c'est à toi d'en être le maître. »
8Cependant Caïn dit à son frère : « Sortons. » Quand ils furent dehors, Caïn se jeta sur son frère Abel et le tua#4.8 Sortons: mot manquant dans le texte hébreu traditionnel mais attesté dans plusieurs versions anciennes. – et le tua: voir Matt 23.35 ; Luc 11.51 ; 1 Jean 3.12..
Liberté perdue, égalité rompue, fraternité abattue
(4.8-16)
Le meurtre d'Abel par Caïn résulte de sa rancœur envers Dieu. Séparés de leur créateur, les humains vivent difficilement la fraternité que suppose leur origine commune.
Désormais, la malédiction prononcée sur le sol devenu hostile se déplace sur l'homme meurtrier, condamné à l'exil perpétuel, mais protégé par Dieu.
9Le Seigneur demanda à Caïn : « Où est ton frère Abel ? » Caïn répondit : « Je n'en sais rien. Est-ce à moi de surveiller mon frère ? » 10Le Seigneur répliqua : « Pourquoi as-tu fait cela ? J'entends le sang de ton frère#4.10 le sang d'Abel: voir Hébr 12.24. dans le sol me réclamer vengeance. 11Tu es désormais un maudit, chassé du sol qui s'est ouvert pour recueillir le sang de ton frère, ta victime. 12C'est pourquoi, tu auras beau le cultiver, il ne te donnera plus ses richesses. Tu seras un déraciné, toujours vagabond sur la terre. »
13Caïn dit au Seigneur : « Ma peine est trop lourde à porter. 14Tu me chasses aujourd'hui du sol cultivable, et je vais devoir me cacher loin de toi ; je serai un déraciné, toujours vagabond sur la terre. Quiconque me trouvera pourra me tuer. » 15Mais le Seigneur lui répondit : « Non, car si quelqu'un te tue, il faudra sept meurtres pour que tu sois vengé. »
Le Seigneur mit alors sur Caïn un signe distinctif, pour empêcher qu'il soit tué par quiconque le rencontrerait. 16Alors Caïn partit habiter au pays de Nod#4.16 Nod: pays inconnu par ailleurs. Ce nom est probablement symbolique (pays des sans patrie)., loin de la présence du Seigneur, à l'est d'Éden.
Les descendants de Caïn
17De son union avec son mari, la femme de Caïn devint enceinte. Elle mit au monde Hénok. Caïn se mit à construire une ville, qu'il appela du nom de son fils, Hénok. 18Hénok fut le père d'Irad, Irad le père de Mehouyaël, Mehouyaël le père de Metouchaël, Metouchaël le père de Lémek.
Croissance de la civilisation
(4.17-24)
Deux lignées permettent de joindre les deux grands ancêtres de toute l'humanité, selon la Bible.
La première lignée part de Caïn, qui remplace le lieu que Dieu lui destinait en construisant une ville. Sa lignée installe les fonctions de la société antique : le bâtisseur de ville, le bédouin, le conteur-poète, le forgeron. Le texte ne condamne pas cette démarche civilisatrice, déjà entamée avec Caïn et Abel, devenus cultivateur et berger. La ville permet et protège la vie sociale. Mais parallèlement, le péché et ses conséquences accompagnent désormais les efforts de l'homme ; le métal servira aussi à construire des armes. Le sinistre chant de Lémek institutionnalise la violence et célèbre son engrenage.
19Lémek épousa deux femmes, la première nommée Ada et la seconde Silla. 20Ada mit au monde Yabal, l'ancêtre de ceux qui habitent sous des tentes et élèvent des troupeaux. 21Yabal eut un frère, Youbal, l'ancêtre de tous ceux qui jouent de la guitare et de la flûte. 22Silla, elle aussi, eut un fils, Toubal-Caïn, le forgeron qui fabriquait tous les outils tranchants de bronze ou de fer#4.22 Toubal-Caïn… tranchants: l'ancienne version araméenne a lu Toubal-Caïn, qui fut l'ancêtre de tous les forgerons fabriquant des outils tranchants.. La sœur de Toubal-Caïn était Naama.
23Lémek dit à ses femmes :
« Ada et Silla, écoutez-moi,
femmes de Lémek, soyez attentives :
Si on me frappe, je tue un homme,
si on me blesse, je tue un enfant.
24S'il faut tuer sept hommes
pour venger Caïn,
on en tuera soixante-dix-sept
pour que je sois vengé. »
25Adam et sa femme eurent encore un fils. Ève l'appela Seth ; elle disait en effet : « Dieu m'a accordé un autre fils pour remplacer Abel, que Caïn a tué#4.25 En hébreu le nom de Seth évoque l'expression traduite ici par Dieu m'a accordé.. »
Une autre lignée
(4.25–5.32)
La seconde lignée part de Seth (4.25). La vie, cadeau de Dieu bafoué par les hommes, se perpétue malgré tout : un nouveau fils compense la perte d'Abel. Dieu commence alors à être reconnu. Chacun de ces hommes vit fort vieux, ce qui signifie une bénédiction dont les patriarches les plus anciens auraient été bénéficiaires.
La vie d'Hénok dure autant d'années qu'il y a de jours (365) dans le cycle solaire. Comme Élie (2 Rois 2.11), il a été enlevé au ciel : il était « en communion avec Dieu » (5.22). L'autre nom bien connu est celui de Matusalem (5.21) : son record atteint 969 ans ! La vie de Lémek est liée au chiffre 7, symbole de plénitude (4.24). L'histoire d'Adam, commencée lorsque Dieu se retire le septième jour, aboutit à son descendant Lémek, âgé de 777 ans. Alors vient Noé. Avec lui et sa femme, l'histoire humaine recommence comme au temps d'Adam et Ève.
Les noms de Lémek et d'Hénok se trouvent dans les deux généalogies (4.18 ; 5.18, 25). Peut-être suggère-t-on qu'il n'y a pas deux humanités, mais une seule, au sein de laquelle certains, malgré l'extension du mal, restent unis à Dieu.
26Seth à son tour eut un fils ; il l'appela Énos. C'est alors que les hommes commencèrent à prier Dieu en l'appelant Seigneur.

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