Genèse Introduction
Introduction
Le titre français vient du grec genesis (“origine, engendrement”) car le livre raconte les origines du monde, de l'humanité et des ancêtres du peuple d'Israël. Le titre hébreu est berèchit, premier mot du livre (littéralement : “dans un…” ou “au commencement”).
L'essentiel
La Genèse comporte deux grandes parties : l'histoire des origines du monde et celle des patriarches. La première (1.1–11.26) va de la création de l'univers au renouveau de la terre après le déluge, d'Adam à Noé, de la bénédiction divine à l'engagement divin. Elle pose des questions toujours actuelles sur l'être humain, sur le mystère de l'homme et de la femme, sur leur place dans la nature, parmi les êtres vivants. Autres grandes questions : pourquoi le mal ? Pourquoi la violence entre les frères, entre les peuples ? Comment en venir à bout ?
La seconde partie (11.27–50.26 ) est construite à partir d'une promesse divine à Abram, issu de la lignée de Sem, fils de Noé. Et cela en trois étapes. Tout d'abord, l'histoire d'Abram devenant Abraham ; Dieu lui promet un pays et une descendance innombrable (11.27–25.18). Ensuite, l'histoire de Jacob, appelé aussi Israël (25.19–36.42). Entre Abraham et Jacob, un lien généalogique est assuré par Isaac. Enfin, la dernière étape suit en Égypte Jacob et ses fils, menés par l'un d'eux, Joseph (37.1–50.26). L'exode se profile. Voyageant de Mésopotamie à l'Égypte, avec un séjour au pays de Canaan, le récit définit la singularité du peuple d'Israël par l'histoire de ses ancêtres.
Dans la Genèse, le Seigneur, avant d'être le Dieu d'Israël, est celui du monde et de l'univers. Il organise le monde par sa seule parole, douce et ferme. Il choisit un homme, un seul, Abraham, avec lequel il se lie, mais c'est pour le bonheur de tous. Le monothéisme biblique se veut universel et nous n'avons pas fini de le méditer. Un chemin s'ouvre devant nous, à prendre ou à laisser : la foi.
La Genèse est un livre où l'on a toujours puisé : le prophète Ésaïe, les évangélistes, l'apôtre Paul prennent Abraham comme modèle pour les croyants. C'est aussi le cas du Coran. Les théologiens parlent de Jésus comme du « nouvel Adam ». Les artistes rêvent : Michel-Ange peint le plafond de la chapelle Sixtine (1508-12), John Milton compose son poème Le Paradis perdu (1667) et Joseph Haydn son oratorio La Création (1796-98). Le langage courant parle du jardin d'Éden (2.8-9), de l'arche de Noé (6–8) ou de la tour de Babel (11.4-9). Interrogée, prolongée, commentée, la Genèse est un des plus grands livres du monde.
Pour aller plus loin
Certains heurts dans l'écriture et dans la composition laissent penser que le texte actuel, mis en forme par des prêtres après l'exil, aux 6e et 5e siècles avant J.-C., a intégré diverses sources. Certaines se succèdent pour dire la création du monde (1–2). Elles se mélangent pour raconter le déluge (7–8). Ces récits peuvent être rapprochés des poèmes du Proche Orient ancien telle que l'épopée de Gilgamesh et, quant aux histoires des patriarches, elles renvoient à des traditions liées à l'origine cananéenne d'Israël ; relues, elles sont placées dans une nouvelle perspective, celle de l'élection, de la bénédiction et de l'alliance. Le motif s'enrichit de l'action des femmes, celles-là même que la tradition juive appelle « matriarches » : Sara, Rébecca, Rachel et Léa. Un dernier élément mérite d'être souligné : omniprésent dans les premières pages, Dieu n'apparaît plus qu'en songe vers la fin. Il s'efface devant la liberté des humains. Or, même les fautes peuvent servir son dessein, ainsi que le dit Joseph à ses frères au terme du livre : « Vous projetiez de me faire du mal, mais Dieu a voulu qu'il en résulte du bien » (50.20). Dieu ne cesse de nous surprendre !
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Bibli'0, ©2019
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L'essentiel
La Genèse comporte deux grandes parties : l'histoire des origines du monde et celle des patriarches. La première (1.1–11.26) va de la création de l'univers au renouveau de la terre après le déluge, d'Adam à Noé, de la bénédiction divine à l'engagement divin. Elle pose des questions toujours actuelles sur l'être humain, sur le mystère de l'homme et de la femme, sur leur place dans la nature, parmi les êtres vivants. Autres grandes questions : pourquoi le mal ? Pourquoi la violence entre les frères, entre les peuples ? Comment en venir à bout ?
La seconde partie (11.27–50.26 ) est construite à partir d'une promesse divine à Abram, issu de la lignée de Sem, fils de Noé. Et cela en trois étapes. Tout d'abord, l'histoire d'Abram devenant Abraham ; Dieu lui promet un pays et une descendance innombrable (11.27–25.18). Ensuite, l'histoire de Jacob, appelé aussi Israël (25.19–36.42). Entre Abraham et Jacob, un lien généalogique est assuré par Isaac. Enfin, la dernière étape suit en Égypte Jacob et ses fils, menés par l'un d'eux, Joseph (37.1–50.26). L'exode se profile. Voyageant de Mésopotamie à l'Égypte, avec un séjour au pays de Canaan, le récit définit la singularité du peuple d'Israël par l'histoire de ses ancêtres.
Dans la Genèse, le Seigneur, avant d'être le Dieu d'Israël, est celui du monde et de l'univers. Il organise le monde par sa seule parole, douce et ferme. Il choisit un homme, un seul, Abraham, avec lequel il se lie, mais c'est pour le bonheur de tous. Le monothéisme biblique se veut universel et nous n'avons pas fini de le méditer. Un chemin s'ouvre devant nous, à prendre ou à laisser : la foi.
La Genèse est un livre où l'on a toujours puisé : le prophète Ésaïe, les évangélistes, l'apôtre Paul prennent Abraham comme modèle pour les croyants. C'est aussi le cas du Coran. Les théologiens parlent de Jésus comme du « nouvel Adam ». Les artistes rêvent : Michel-Ange peint le plafond de la chapelle Sixtine (1508-12), John Milton compose son poème Le Paradis perdu (1667) et Joseph Haydn son oratorio La Création (1796-98). Le langage courant parle du jardin d'Éden (2.8-9), de l'arche de Noé (6–8) ou de la tour de Babel (11.4-9). Interrogée, prolongée, commentée, la Genèse est un des plus grands livres du monde.
Pour aller plus loin
Certains heurts dans l'écriture et dans la composition laissent penser que le texte actuel, mis en forme par des prêtres après l'exil, aux 6e et 5e siècles avant J.-C., a intégré diverses sources. Certaines se succèdent pour dire la création du monde (1–2). Elles se mélangent pour raconter le déluge (7–8). Ces récits peuvent être rapprochés des poèmes du Proche Orient ancien telle que l'épopée de Gilgamesh et, quant aux histoires des patriarches, elles renvoient à des traditions liées à l'origine cananéenne d'Israël ; relues, elles sont placées dans une nouvelle perspective, celle de l'élection, de la bénédiction et de l'alliance. Le motif s'enrichit de l'action des femmes, celles-là même que la tradition juive appelle « matriarches » : Sara, Rébecca, Rachel et Léa. Un dernier élément mérite d'être souligné : omniprésent dans les premières pages, Dieu n'apparaît plus qu'en songe vers la fin. Il s'efface devant la liberté des humains. Or, même les fautes peuvent servir son dessein, ainsi que le dit Joseph à ses frères au terme du livre : « Vous projetiez de me faire du mal, mais Dieu a voulu qu'il en résulte du bien » (50.20). Dieu ne cesse de nous surprendre !
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