Or il supportait les maladies
qui auraient dû nous atteindre,
il subissait la souffrance
que nous méritions.
Mais nous pensions que c'était Dieu
qui le punissait ainsi,
qui le frappait et l'humiliait.
Pourtant il n'était blessé
que du fait de nos crimes,
il n'était accablé
que par l'effet de nos propres torts.
Il a subi notre punition,
et nous sommes acquittés;
il a reçu les coups,
et nous sommes épargnés.
Nous errions tous ça et là
comme un troupeau éparpillé,
c'était chacun pour soi.
Mais le Seigneur lui a fait subir
les conséquences de nos fautes à tous.
Il s'est laissé maltraiter
sans protester, sans rien dire,
comme un agneau qu'on mène à l'abattoir,
comme une brebis devant ceux qui la tondent.
On l'a arrêté, jugé, supprimé,
mais qui se souciait de son sort?
Or, il était éliminé
du monde des vivants,
il était frappé à mort
du fait des crimes de mon peuple.
On l'a enterré avec les criminels,
dans la mort, on l'a mis avec les riches,
bien qu'il n'ait pas commis de violence
ni pratiqué la fraude.
Mais le Seigneur approuve
son serviteur accablé,
et il a rétabli
celui qui avait offert sa vie
à la place des autres.
Son serviteur aura des descendants
et il vivra longtemps encore.
C'est lui qui fera aboutir
le projet du Seigneur.
«Après avoir subi tant de peines,
dit le Seigneur,
mon serviteur verra la lumière de la vie,
il en fera l'expérience parfaite.
Les masses humaines reconnaîtront
mon serviteur comme le vrai Juste,
lui qui s'est chargé de leurs fautes.
C'est pourquoi je le place
au rang des plus grands,
c'est avec les plus puissants
qu'il partagera le butin.
Car il s'est dépouillé lui-même
jusqu'à en mourir,
il s'est laissé placer
au nombre des malfaiteurs,
il a pris sur lui
les fautes des masses humaines,
et il est intervenu
en faveur des coupables.»