Bien interpréter ses rêves et visionsExemple

NOS FILTRES DE LECTURE

Jésus a appris à ses disciples à comprendre son cœur, car il savait que cela importait pour continuer l’œuvre qu’il allait leur confier par le Saint-Esprit, lors de la Pentecôte. Dans ce passage, les disciples posent une question reflétant bien leur grille de lecture.

Leurs interrogations pourraient encore être les nôtres aujourd’hui. Qui a péché pour que cet homme soit né aveugle? Est-ce lui ou bien ses parents? Si Jésus avait répondu par l’une ou l’autre des propositions de ses disciples, qu’est ce que cela traduirait de sa mentalité?

Si Jésus avait rejeté la faute sur l’aveugle, les disciples auraient pensé que sa maladie était méritée, ou héritée suite à de mauvaises actions de sa part. Toutefois, rappelons-nous, il n’a pas souffert de cette affection dans son adolescence ou à l’âge adulte, mais dès sa naissance. Comment aurait-il pu pécher avant sa venue au monde? Cette condamnation n’a pas de fondement ou de logique…

J’appellerai cette façon de juger «le filtre de la condamnation» et, malheureusement, malgré la miséricorde et la grâce que Jésus a amenées dans la nouvelle alliance, nous avons tendance à utiliser ce filtre. Nous interprétons la Bible et les visions et rêves que nous recevons de Dieu avec ce filtre si nous méconnaissons le cœur et les intentions de Dieu. Nous considérons Dieu comme un père Fouettard, un juge qui prend plaisir à condamner et à refuser toute espérance de pardon et de restauration à cause du péché.

Si Jésus avait répondu que les parents étaient les responsables de la maladie de leur fils, les disciples auraient basculé dans la victimisation. Cette grille de lecture est plus subtile, car elle peut paraître sans danger, mais verrouille toute ouverture vers un jour meilleur. J’imagine mal les disciples ouvrir une porte d’espérance pour cet homme né aveugle. D’ailleurs, leur question est fermée. Ils demandent juste une confirmation de l’une ou l’autre de leur analyse sans autre possibilité. Le «filtre de la victimisation» ne cherche pas à réellement comprendre. Il est là pour catégoriser et poser un jugement. Tant de personnes dans les évangiles bravent la barrière biaisée de la victimisation pour s’en libérer : la femme à la perte de sang qui a touché Jésus et a été guérie, les lépreux purifiés ou bien encore la femme samaritaine sauvée…

Demain, nous verrons ce que Jésus a répondu. Sa réponse chasse ces filtres de lecture et nous donne une perspective divine afin d'être un bon interprète de son coeur.

Jérémy Pothin