Amavesi eBhayibheli adumile avela kokuthi Genèse 22

Dieu reprit : « Prends ton fils Isaac, ton fils unique que tu aimes tant, va dans le pays de Moria, sur une montagne que je t'indiquerai, et là offre-le-moi en sacrifice. » Ce célèbre récit nous place devant un mystère profond. L'épreuve à laquelle Dieu soumet Abraham paraît doublement scandaleuse. Par sa cruauté, d'une part : la demande évoque les sacrifices d'enfants, courants chez certains peuples de l'Orient ancien, et que la Bible proscrit énergiquement (2 Rois 16.3Jér 7.31). D'autre part, par son caractère contradictoire : en demandant la vie d'Isaac, Dieu semble vouloir reprendre ce qu'il a donné et annuler sa promesse. Abraham s'imagine qu'il faut immoler celui que Dieu lui demande d'offrir et il obéit. Admirable de sobriété, le récit ne précise pas ce qu'Abraham ressent sur la route de Moria. Le lecteur peut ainsi imaginer le combat intérieur d'Abraham. Ses paroles en chemin, pieux mensonges aux yeux du lecteur (v. 5, 8), se réaliseront pourtant. Dans sa confiance totale en Dieu, Abraham dit vrai et trouve la vérité au-delà des évidences, au-delà de lui-même. Au sortir de l'épreuve, Abraham redécouvre la fidélité du Dieu qui pourvoit, il reçoit le cadeau de la vie de son fils une seconde fois (Hébr 11.19). Dieu donne ainsi à comprendre qu'il rejette le sacrifice humain. Le nom de la montagne, Moria, évoque en hébreu le verbe « voir », (ici « veiller »). On l'identifiera plus tard avec le mont du temple à Jérusalem (2 Chron 3.1).