Guérir de nos blessures d'enfance - Grégory TurpinExemple

La force de l’amour du Père

Vous arrive-t-il de manquer de confiance en vous ?

Personnellement, cela m’arrive assez souvent. Dans ces moments-là, j’ai vraiment besoin d’un refuge, celui que promet notre Père : "Dieu est pour nous refuge et force, secours dans la détresse, toujours offert."  (Psaumes 45: 2) Mais si nous sommes en manque de père, terrestre ou céleste, nous aurons tendance à compenser cette absence par toutes sortes d’addictions au lieu de nous réfugier dans les bras du Père.

J’aime beaucoup ce verset qui décrit la force de cette protection : "Mon Père, qui me les a données, est plus grand que tout, et personne ne peut les arracher de la main du Père." (Jean 10: 29). Jésus nous montre ce que cela signifie d’être le fils du Père : Il n’a jamais peur, n’est jamais déstabilisé, reste calme et serein ; même au cœur de la tempête, Il dort, assuré d’être en sécurité (Luc 8: 23)

S’abandonner aux mains du Père apaise ce problème de manque, notre peur de l’échec et du rejet, notre vain désir de briller. Je n’ai plus besoin de prouver que je suis quelqu’un, ma seule ambition est de plaire au Père : "Et tout ce que vous dites, tout ce que vous faites, que ce soit toujours au nom du Seigneur Jésus, en offrant par lui votre action de grâce à Dieu le Père." (Colossiens 3:17). Ressentir l’amour infini du Père libère ainsi des angoisses, panse les blessures et guérit les aspirations inassouvies : "Que vienne à moi ta tendresse, et je vivrai : ta loi fait mon plaisir." (Psaumes 118: 77 AELF) Cela nous rapproche de la paix promise par le Christ (Jean 14: 27).

C’est alors que nous pouvons pardonner. Le pardon nous débarrasse de la rancœur qui nous peut nous gâcher la vie. Le mal passé a vite fait de resurgir, de nous empoisonner, de nous paralyser alors que, si nous sommes dans la maison du Père, la paix ressentie nous libère et nous permet de surmonter ce mal. Seul Dieu peut nous donner cette grâce de pardonner.

Pardonner ne revient pas à oublier, c’est accepter de vivre en paix avec ce qui nous a blessé. Je vous suggère de regarder vos blessures et de laisser l’amour que vous recevez de Dieu les embaumer, se propager aux situations, aux personnes qui ont mal agi envers vous, qui n’ont pas su vous encourager, qui n’ont pas su vous aimer, et même réchauffer votre cœur si vous avez besoin de vous pardonner : " car si notre cœur nous accuse, Dieu est plus grand que notre cœur, et il connaît toutes choses." (1 Jean 3:20)

Beaucoup de personnes craignent d’entrer dans la maison du Père car elles imaginent qu’elles vont y perdre leur liberté. Or, si nous relisons l’histoire du sacrifice d’Isaac, nous comprenons que Dieu ne prend rien à Abraham, qu’Il ne retire rien à notre identité, mais que bien au contraire, Il la restaure. Lorsque nous devons renoncer à quelque chose afin de mettre notre vie en cohérence avec la Parole de Dieu, même si cela nous paraît difficile, nous savons que Dieu nous accordera une grâce bien plus grande que ce à quoi nous renonçons, et qui nous empêche de grandir. Il nous envoie toujours ce dont nous avons besoin, même si ce n’est pas ce à quoi nous nous attendons – "Je sais que tu peux tout et que nul projet pour toi n’est impossible." (Job 42: 2)

Saint Augustin remarquait : "Dieu qui t’a créé sans toi ne te sauvera pas sans toi ". (Sermon 169, 13)

Père très saint, accorde-moi la grâce de goûter cette liberté des enfants de Dieu, en choisissant le refuge de tes bras, en acceptant de suivre ta volonté et en m’ouvrant à la voie du pardon.