Guérir de nos blessures d'enfance - Grégory TurpinExemple

De fausses images de Dieu

Quand je n’étais pas sage, mon grand-père me répétait toujours : "C’est le Bon Dieu qui va te punir !" Vous avez sans doute déjà entendu de telles phrases qui donnent une fausse image de Dieu et qu’une lecture biaisée de la Bible peut entretenir – "Ce que vous endurez est une leçon. Dieu se comporte envers vous comme envers des fils ; et quel est le fils auquel son père ne donne pas des leçons ?". (Hebreux 12:7)

Souvenons-nous de l’histoire du sacrifice d’Isaac. Imaginons son angoisse au moment d’être lié sur l’autel et le regard inquiet qu’il a pu poser sur son père. Quelle image de Dieu a-t-il pu concevoir lorsqu’il a deviné ce qui se tramait ? Était-ce là l’un des effets de la colère divine ? "Dieu oublierait-il d'avoir pitié, dans sa colère a-t-il fermé ses entrailles ?" (Psaumes 76:10) 

Or, petit détail qui a tout son importance : ce sont plutôt des agneaux qui sont utilisés lors des sacrifices (Génèse 22:7-8) Dieu pourvoit au sacrifice sous la forme d’un bélier adulte (Génèse 22:13) ; c’est donc le père terrestre qui est symboliquement sacrifié, c’est-à-dire offert au Seigneur, et non pas le fils. Abraham doit renoncer à l’image qu’il se faisait de la paternité et laisser partir son fils. La promesse de Dieu peut s’accomplir dès lors qu’Abraham accorde cette liberté à Isaac. 

Il nous revient, en tant que fils et filles de Dieu, de nous débarrasser de ces images erronées de la paternité, et des fausses croyances que nous avons sur le Père. J’en ai choisi trois.

-"Je dois toujours en faire plus pour rendre mon père fier de moi". Dieu n’est pas un Père auprès duquel on doit être performant. C’est à travers son regard aimant que nous devons nous construire, et non sur l’image que les autres nous renvoient. Notre appartenance est en Dieu : nul besoin de chercher l’approbation des autres à tout prix. "Dieu veille sur ceux qui le craignent, qui mettent leur espoir en son amour, pour les délivrer de la mort, les garder en vie aux jours de famine." ( Psaumes 32:18-19)

-"Dieu n’a pas le temps de s’occuper de moi. Je suis insignifiant et Il a tant d’autres personnes dont Il doit s’occuper."  Dieu n’est pas un Père débordé ou indifférent. Son amour est infini et Il se préoccupe de chacun d’entre nous personnellement – "Du lieu qu'il habite, il observe tous les habitants de la terre, lui qui forme le coeur de chacun, qui pénètre toutes leurs actions. (Psaumes 32:13-15)

-"Je ne suis pas digne de m’adresser à Dieu, j’ai commis trop de péchés."  Dieu ne nous tient pas rigueur de nos erreurs, bien au contraire. Il attend qu’on revienne à Lui, qu’on Lui demande pardon avec un cœur sincère. Il a plus de joie à accueillir un pécheur qui se repent que 99 justes, nous explique Jésus dans sa parabole (Luc 15: 7). Thérèse de Lisieux écrivait : "Si j’avais commis tous les crimes possibles, je garderais la même confiance, car je sais bien que cette multitude d’offenses n’est qu’une goutte d’eau dans un brasier ardent."

L’Ennemi souhaite que nous conservions ces fausses croyances pour que nous soyons privés de la joie du Père. Nous sommes, chacun d’entre nous, l’enfant chéri du Roi des rois.

Seigneur, délivre-moi de tout ce qui me sépare de Toi et de la paix et de la joie que ton amour promet. Donne-moi d’ouvrir mon cœur à la vérité de ton amour et d’apprendre à oser me jeter dans tes bras protecteurs.

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