Aimer son prochain ? Mission possible !Exemple

Nous sommes appelés à aimer notre prochain comme nous-mêmes. Mais dans le monde tel qu'il est, cela peut être très difficile.

Notre texte nous parle de Naaman, un homme très élevé socialement, très en vue, très respecté. Il est important et le roi l’apprécie – alors que les rois n’apprécient pas toujours les gens importants. Il a une victoire à son actif, il a accompli quelque chose dans la vie. Mais voilà, il est lépreux et ça gâche tout (2 Rois 5.1).

Naaman est Syrien. Il fait partie d’un peuple ennemi d'Israël. Il est dans le camp des oppresseurs. D’ailleurs le texte continue en parlant d’une razzia au cours de laquelle les Syriens ont enlevé une « petite jeune fille » qui se trouve maintenant au service de la femme de Naaman (2 Rois 5.2). Cela ressemble beaucoup à ce qu’on appelle aujourd’hui du trafic d’être humain et de l’esclavage domestique.

Cette « petite jeune fille », nous ne savons pas grand-chose d’elle. Nous ne connaissons ni son nom ni son âge ni la suite de son histoire. Mais nous savons ceci : "Elle dit à sa maîtresse : Oh ! si mon seigneur était auprès du prophète qui est à Samarie, celui-ci le débarrasserait de sa lèpre !" (2 Rois 5.3 NVS78P) Cette « petite jeune fille » comme l’appelle le texte, est vraiment grande. Elle nous montre un exemple remarquable d'amour du prochain.

A sa place, beaucoup se seraient enfermés dans leur souffrance et / ou dans le désir de la vengeance. D'autres auraient eu envie de profiter de la situation pour négocier : si Naaman veut bien me libérer, j’aurais peut-être une solution à lui proposer… Ou pour le dire dans des termes soi-disant plus nobles : il n’y aura pas de paix sans justice, donc commence par me libérer et ensuite on pourra envisager un chemin de guérison.

« Oh ! si mon seigneur était auprès du prophète qui est à Samarie, celui-ci le débarrasserait de sa lèpre ! » (2 Rois 5.3 NVS78P) Quelle simplicité, quelle spontanéité, quelle compassion ! Elle s'oublie elle-même pour penser à l'oppresseur. Et cette petite jeune fille réduite en servitude, dans une situation d’impuissance à peu près totale, a semé quelque chose qui a eu des résonances extraordinaires, des conséquences positives qui lui ont totalement échappé. Naaman va finir par dire : "Voici : je reconnais qu’il n’y a point de Dieu sur toute la terre, si ce n’est en Israël." (2 Rois 5.15 NVS78P)

Pour réfléchir et mettre en pratique

Dans sa prédication à Nazareth, Jésus a rappelé cette histoire : "Il y avait aussi beaucoup de lépreux en Israël au temps du prophète Élisée ; et cependant aucun d’eux ne fut purifié, si ce n’est Naaman le Syrien." (Luc 4.27 NVS78P) Au sein d'une situation complètement embrouillée, Dieu a écrit une histoire qui faisait signe vers Jésus comme Sauveur du monde entier, d’un Évangile qui allait s’étendre à toute la terre. Et peut-être que l’une des choses principales qu’il demande de nous aujourd’hui, c’est que nous semions à pleine main des paroles et des actes qui expriment une foi et une compassion profondes. Pour nos proches. Pour les pauvres. Pour nos ennemis.