Aimer son prochain ? Mission possible !Exemple

L'amour du prochain doit-il être "désintéressé" de façon absolue ? On est tenté de répondre oui - tout en reconnaissant, si on est honnête, que notre comportement quotidien manifeste souvent que nous sommes très attentifs à notre propre intérêt dans nos relations avec nos proches ou au sein de la société.

Il est vrai que le "désintéressement" est valorisé par la Bible : toute l'histoire de Job tourne autour du sujet de savoir si Job sert Dieu "pour rien" ou parce que Dieu le bénit (cf. Job 1.9-11). L'accent de l’Écriture sur le souci des pauvres a sûrement à voir avec le fait que ceux-ci ne peuvent pas "rendre" le bien qu'on leur fait (cf. Luc 14.12-14).

Pourtant la Bible parle aussi de récompense pour motiver à faire le bien (faire l'aumône en secret avec la promesse de Jésus que "ton Père qui voit dans le secret, te le rendra" Matthieu 6.4 NVS78P). Elle nous montre également comment Dieu agit de manière habituelle et comment le monde "fonctionne" :

Celui qui répand la bénédiction sera dans l'abondance, / Et celui qui arrose sera lui-même arrosé.

Celui qui refuse (de vendre) le blé est maudit du peuple, / Mais la bénédiction est sur la tête de celui qui le vend. (Proverbes 11.25-26 NVS78P)

Dans le monde tel que Dieu l'a créé, nos actes et l'orientation de notre vie ont des conséquences. Une existence caractérisée par l'amour du prochain en vaut la peine parce qu'elle est vraiment belle, qu'elle glorifie Dieu et aussi parce qu'elle conduit régulièrement à des résultats heureux. Il est juste et normal d'en tenir compte dans nos décisions.

L'important est que cette motivation reste à sa place : la deuxième. Notre motivation première doit être d'aimer Dieu parce qu'il en est digne et qu'il nous a aimés le premier en Jésus et d'aimer notre prochain parce qu'il est l'image de ce Dieu que nous aimons et que nous cherchons à ressembler à Jésus en l'aimant.

Dans le monde tel qu'il est, les conséquences positives de nos actes ne sont pas toujours immédiates et attendront même parfois le retour du Christ. Il importe alors de persévérer, de ne pas nous lasser de faire le bien (cf. Galates 6.9). Mais la bénédiction qui suit le fait d'aimer Dieu et son prochain, est une marque de l'approbation et du plaisir de Dieu : il est tout à fait légitime que ce soit une source de motivation pour nous !

Pour réfléchir et mettre en pratique

Qu'est-ce qui nous motive à faire le bien, à aimer notre prochain, à être généreux envers le pauvre, à rechercher le bien commun au sein de la société humaine ? Est-ce notre intérêt immédiat ? Est-ce que nous avons confiance dans le fait que Dieu saura montrer qu'il est satisfait quand nous aimons authentiquement ? Peut-être tout de suite. Peut-être un peu plus tard. Peut-être quand les justes ressusciteront.