Aimer son prochain ? Mission possible !Exemple

"Tout ce que vous voulez que les gens fassent pour vous, vous aussi, faites-le de même pour eux : c'est là la Loi et les Prophètes." (Matthieu 7.12 NBS)

Cette parole de Jésus est parfois appelée la "règle d'or". Le théologien Auguste Lecerf la décrivait comme "si sublime dans sa simplicité" qu'elle "s'impose avec une évidence morale et spirituelle à ce point éclatante qu'elle emporte la foi, dès qu'elle a été comprise".

En un sens, il s'agit d'une reformulation du commandement "Tu aimeras ton prochain comme toi-même." Pourtant elle nous amène à braquer les projecteurs sur plusieurs aspects de ce que Dieu attend de nous.

D'abord, Jésus nous conduit à nous mettre à la place de notre prochain, à savoir faire preuve d'empathie, à nous poser la question : qu'est-ce que je voudrais que l'on fasse pour moi dans une situation semblable ? La question est toute simple mais souvent notre monde tourne à tel point autour de nous que nous ne nous la posons pas sérieusement.

Ensuite, Jésus nous parle des "gens", des "humains", des "hommes". Autrement dit, il désigne la vie en société avec tous ceux que Dieu met sur notre chemin, bons ou mauvais, chrétiens ou pas, riches ou pauvres, de notre culture ou d'une origine complètement différente de la nôtre. Pour Dieu, les réalités de la vie sur terre comptent : il ne s'intéresse pas seulement à notre vie "spirituelle" ni même uniquement à l’Église.

Enfin, la règle d'or a une application toute particulière par rapport à celles et ceux qui ont des besoins particuliers ! Cela vaut, par exemple, face à des personnes qui vivent dans la pauvreté. Que voudrions-nous que les gens fassent pour nous si nous étions dans leur situation ? La règle d'or nous conduira certainement à les aider et à nous montrer généreux mais aussi à respecter la dignité de celles et ceux dont nous voulons être solidaires et à ne pas les humilier dans notre façon d'agir pour eux.

Pour réfléchir et mettre en pratique

Dans le livre Quand aider fait du tort, Steve Corbett et Brian Fikkert affirment qu'il y a des façons d'aider les pauvres qui leur font du tort et qui nous en font à nous aussi. Par exemple quand nous nous mettons dans une position de supériorité à leur égard et entretenons une relation de dépendance malsaine. Comment la règle d'or de Matthieu 7.12 pourrait-elle nous aider à nous situer d'une manière plus juste et plus aimante ? Est-ce que faire pour les gens ce que nous voudrions qu'ils fassent pour nous nous semble être une "mission possible" ? Qu'est-ce qui pourrait nous empêcher de la réaliser ?